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Comment créer les règles de la magie ?

12 mars 2015
La magie, comme tout élément fantastique, doit avoir des lois. Dans mon cas, toutefois, je me contenterai de concentrer les différents modèles qu’utilisent les auteurs de fantasy pour borner les utilisations de la magie par leurs personnages.


La puissance


La puissance de la magie dans la Fantasy est très variable, même s’il est très rare qu’elle soit totalement anecdotique.

Dans l’Epée de Vérité, par exemple, nous nous trouvons en face d’une magie extrêmement puissante, capable de tuer à distance, de bloquer des royaumes entiers, etc. De même, dans la double trilogie centrée sur Ewilan, par Pierre Bottero, on se trouve en face d’une magie réellement surpuissante car seulement limitée par l’imagination des personnages.

Mais dans le Cycle de Ji, par exemple, les magiciens sont clairement un cran en-dessous : un personnage décrit comme un des pratiquants les plus puissants de la magie (hors dieux et demi-dieux) ne possède pas de pouvoir sur la mort et la vie, mais reste plutôt concentré sur les éléments naturels, et ceci sans exagérations, peinant parfois à casser une simple armoire. Globalement, la plupart des univers de fantasy se situent dans cette moyenne.

Pour finir, dans l’Assassin Royal, la magie reste relativement peu puissante, à l’opposé de son haut taux de mysticité, et ceci malgré les traces de puissances plus anciennes et colossales, comme les dragons ou la magie des éléments, évoquée ici et là. Mais cet état de fait ne l’empêche pas d’être une magie extrêmement riche.


La dangerosité & les conséquences


Le degré de dangerosité de la magie est l’un des éléments de législation de la magie les plus importants. Quels sont les risques à l’utiliser ? La quantification des risques de la magie est très intéressant du point de vue du scénario, car cela permet d’expliquer pourquoi les personnages ne se servent pas à tort et à travers de leurs pouvoirs. Bien souvent, on se repose sur l’excuse faiblarde du « il ne faut pas en abuser », utilisée dans Harry Potter. Personnellement, je la trouve extrêmement faible. En effet, dans cet univers où la magie peut être utilisée librement pour peu que l’on connaisse la technique et que l’on soit assez puissant, sans limitation de puissance ni sans véritable risque, hors maladresse physique, il fallait un garde-fou qui puisse expliquer que les personnages se fatiguent encore à faire quoique ce soit à la main.

Le niveau supérieur, le plus couramment utilisé sans beaucoup d’exceptions, est la fatigue. Ainsi, en utilisant la magie, on utilise une quelconque réserve d’énergie intérieure dont l’absence nous éreinte. D’autres interprétations dans ce sens disent plutôt que c’est le choc du flux de magie qui parcourt le corps qui fatigue : quoiqu’il en soit, le but est le même, limiter l’utilisation de la magie. Le problème majoritaire de cette règle est d’être un peu trop souvent utilisée sans vraiment de finesse. Ainsi, entre deux passages, un personnage va une fois pouvoir réduire en cendres très fines un soldat avant de se retrouver épuisé pour avoir cassé la roue d’une charrette ! C’est ainsi que l’auteur, selon qu’il veuille que son personnage puisse servir de ses dons ou pas, régule la fatigue quitte à causer parfois des déséquilibres. A ceci peut s’ajouter des retours de bâton purement physiques : ainsi, utiliser la magie à trop haute dose va créer des migraines ou pourquoi pas des courbatures !

Mais on a également des cas plus extrêmes. Parfois, l’utilisation de la magie cause un vieillissement accéléré et une réduction de l’espérance de vie : la modération est ainsi forcée si les personnages ne veulent pas arborer des cheveux blancs et des rides a à peine une vingtaine d’années, sans forcément obliger l’auteur a donner des conséquences immédiates ni de se faire des réflexions plus précises en matière de quantification. Finalement, une autre sanction souvent mise en évidence est la mort, purement et simplement. Ceci est une extension du système de la fatigue, comme quoi l’on peut se fatiguer assez pour se vider tout simplement de toute énergie vitale.

Enfin, souvent bien plus terriblement, des menaces autour de leur âme, ou de la vie des êtres proches, menace les magiciens pratiquant, le plus souvent, la magie rituelle. Dans le Trône de Fer, le rituel macabre se terminera dans les larmes, la mort, et la perte de l’âme d’un des protagonistes. Quand ce n’est pas ceci, il s’agit de mutations, comme dans l’univers de Warhammer, ou encore de perte définitive de la raison : l’ombre des démons survole en général ces univers marqués par des arts plus sombres que la nuit… Toutefois, dans l’Assassin Royal, les dangers que l’Art peut avoir sur l’esprit par son terrible charme sont tout aussi bien exposés tout en restant « simples » : point de mythologie construite autour : tout reste basé sur la maîtrise des personnages, et rend ainsi l’équilibre entre pouvoir et volonté d’autant plus instable.

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