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Critique - La millième nuit, d'Alastair Reynolds

mai 03, 2023

La Millième Nuit est l’un des tous derniers titres de la collection « Une heure-lumière » (UHL) sorti chez Le Bélial le 25 août dernier. L’ouvrage collectionne quantité de qualités que je vous invite à découvrir céans.


  
Une œuvre à part et qui augure plus
 

La Millième nuit est une novella que nous devons à l’auteur britannique de Science Fiction Alastair Reynolds, connu principalement pour son Cycle de Inhibiteurs. Le texte a été initialement publié en 2005 avant d’être traduit par Laurent Queyssi, et introduit un univers qui sera développé par la suite dans le roman House of Suns en 2009. Si l’œuvre de Reynolds se voit habituellement cataloguée comme de la Hard Science Fiction, La Millième nuit n’en est pas. Il y a bien un élément de récit qui se fonde sur un élément scientifique authentiquement précis, à savoir la vitesse de la lumière, et l’impossibilité de la dépasser, mais certains concepts comme l’effet Doppler ne sont pas expliqués et il n’y a pas de description du fonctionnement des machines utilisées par les personnages. Le texte s’avère ainsi redoutablement accessible tout en étant très appréciable pour les connaisseurs qui sauront facilement voir entre les lignes.


Un récit linéaire, mais efficace


Le récit vole d’originalité en originalité. Déjà, l’histoire se déroule quelques deux millions d’années dans le futur. L’empire galactique d’Isaac Asimov avec sa dizaines de millénaires au compteur semble anecdotique en comparaison. Certes, d’autres auteurs ont déjà exploré des temporalités aussi lointaines, mais ça ne court pas les étagères de bibliothèque. Dans ce futur, l’humanité s’est répandue à travers la galaxie, la particularité étant qu’il n’y a pas d’entité politique uniforme de premier plan, mais une myriade de mondes qui accusent un état d’avancement technologique différent les uns des autres, prospérant et dépérissant. Une fraction de cette humanité se distingue néanmoins : la ligné Gentian.

La lignée se compose d’un millier de clones immortels qui, s’ils sont la copie d’une certaine Abigail Gentian, possèdent leur propre morphologie, leur propre caractère, et surtout, leur propre vaisseau. Chaque individu passe l’essentiel de son temps à parcourir la galaxie à observer tantôt des mondes habités, tantôt des phénomènes naturels remarquables. Et tous les 200 000 ans, ils se réunissent tous sur une planète, où chaque nuit, il partage leur souvenir à l’intégralité de la lignée.

L’histoire suit deux clones, Campion et Purslane, qui découvrent au cours de cette réunion qu’un détail cloche dans le récit d’un de leur congénère, augurant une machination de très vaste envergure.


Un univers singulier et fascinant


Reynolds développe une tension entre le fait que la lignée dispose d’une technologie extraordinaire capable de déplacer des étoiles, de remodeler des mondes, de décider du sort de civilisations entières, parfois veilles de millions d’années, et l’impossibilité de dépasser la vitesse de la lumière. Ici, pas d’hyperespace, de trous de ver ou de distorsion. Se rendre à l’autre bout de la galaxie est chose aisée, à ceci près qu’il faut le payer en temps. Par exemple, rallier un monde situé à 200 années-lumière induit un voyage long de pratiquement deux siècles. Heureusement, la lignée jouit de l’immortalité conférée par leur fabuleuse technologie, du moins profite de l’effet relativiste des trajets. Ainsi, même si la lignée existe en temps objectif depuis deux millions d’années, ses membres doivent avoir « seulement » quelques dizaines de millénaires au compteur en temps subjectif.

Dans ce contexte, le principe d’une groupe de clone vagabondant dans l’espace comporte plusieurs avantages :

  • une forme d’ubiquité : à chaque réunion, ils s’accordent sur un plan de vol à l’avance. Cette action coordonnée permet d’explorer le maximum de lieux tout en étant un peu partout dans la galaxie ;
  • une unité à toute épreuve : avec une origine commune et un but identique, les membres de la lignée n’entretiennent aucune velléité envers leur prochain. De plus, comme chaque clone voyage seul, il est théoriquement impossible de les annihiler puisque la perte d’un membre ne met pas en péril le groupe en totalité ;
  • une grande efficacité : la lignée ne contrôle aucun territoire ni ne gouverne aucune population hormis eux-mêmes, si bien qu’ils n’ont pas à gérer les problèmes inhérents à la gestion d’un effectif immense et éparpillé qui nécessité quantité de ressources pour sa perpétuation.


Une écriture agréable et maîtrisée


Difficile à dire de qui le style tient le plus entre le traducteur ou le l’auteur, toujours est-il que ce petit roman se lit très facilement. Il n’y a pas une phrase sur laquelle l’œil butte ou une formule qui interroge. En d’autres termes, la forme est irréprochable et sert parfaitement le fond, qui recèle quelques éléments de complexité.

Fort heureusement, Reynolds connaît son affaire si bien que la moindre explication, la plus petite spécificités de l’univers, est astucieusement amenée, soit par une réflexion du narrateur puisque le récit est à la première personne, soit par des dialogues très calibrés, à l’équilibre parfait entre information et émotion. En effet, quelques traits d’esprit permettent de rendre attachants les deux personnages principaux, Campion et Purslane.

Quant aux descriptions, elles sont tout en retenue alors que paradoxalement, les éléments visibles dans le récit ne manquent pas d’envergure. J’en veux pour preuve ce passage : 

« Mon navire était de taille modeste pour un appareil interstellaire ; seulement trois kilomètres de long. Celui de Purslane était immense : deux cents kilomètres de la proue à sa poupe, sur une largeur maximale de vingt. La partie arrière du navire dépassait de l'atmosphère dans le vide de l'espace au-dessus. La nuit, elle étincelait lorsque les champs anti-collision interceptaient et vaporisaient des météorites. Des motifs auroraux jouaient autour des extrémités les plus hautes comme le clapotis d'une marée. »

L’auteur concilie ainsi la poésie d’une telle vision tout en faisant bien ressentir le sentiment de normalité pour le personnage, comme si un tel appareil nous semblait aussi courant qu’une voiture pour nous.

De manière générale, l’information s’articule harmonieusement avec le récit et entretient ainsi l’intérêt tout du long. Il n’y a pas une question qui reste sans réponse, pas une action d’un personnage qui paraît absurde. Reynolds a couvert tous les éventuels angles morts au point qu’il en ressort une impression de justesse et de très grande cohérence. Personnellement, cela montre que l’auteur a pensé tous les aspects de son récit et de son univers, avec la politesse de ne rien laisser au hasard tout en exacerbant notre curiosité. Une leçon d’écriture et de worldbuilding en somme. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas hésité à enquiller House of Suns après avoir terminé pour explorer cet univers si distant.


Ce qui suit dévoile l’intrigue


Je pars du principe que la connaissance préalable d’un récit n’induit pas nécessairement une altération du plaisir à lire ledit récit. Si vous ne l’entendez pas de cette oreille, passez votre chemin. Dans le cas contraire, j’aimerais partager avec les plus curieux, où ceux qui ont lu l’ouvrage, certaines réflexions.

Tout puissants que les Gentian sont, certains d’entre eux sont insatisfaits. Une insatisfaction partagée par d’autres lignées humaines avec lesquelles les clones entretiennent des relations. Au cours de l’intrigue, Campion et Purslane découvrent qu’il se prépare un projet immense, aux implications gigantesque : le Grand Œuvre. Le problème est simple : la vitesse de la lumière est trop contraignante et rend les déplacements trop lents. Dans le temps nécessaire pour se rendre d’un point à l’autre de la galaxie, une civilisation peut émerger et s’effondrer. Trop de merveilles voient le jour sans parfois laisser le temps de pouvoir en contempler la magnificence. Ce faisant, à défaut de pouvoir se déplacer plus vite, ils souhaitent réduire les distances séparant les mondes. Comment ? En les rapprochant.

Le Grand Œuvre consiste à la mise en place d’une ingénierie et d’une coordination à l’échelle galactique visant à déplacer des systèmes planétaires entiers plus proches du centre de la galaxie. L’idée serait de mettre les mondes habités à l’abri des nuisances provoquées par les étoiles finissant en supernovas ou en trou noir tout en les rapprochant les uns des autres. Dans l’idéal, la distance maximale entre deux mondes les plus éloignés serait de 50 siècles-lumières. Un clone ayant connaissance d’une civilisation époustouflante quelque part dans un coin de l’espace aurait la possibilité de s’y rendre et de l’étudier sans craindre d’arriver et de ne plus avoir que des ruines à contempler.

De prime abord, la découverte d’une telle entreprise laisse pantois. Rares sont les auteurs à s’aventurer à mettre en scène des échelles spatiales et temporelles aussi grandes. Toutefois, un esprit gourmand d’imaginaire pourrait trouver à redire. Disons simplement que le vertige passé, la logique revient pointer le bout de son nez.

Déjà, le Grand Œuvre réclame de suspendre sa crédulité très haut. Dans La Millième nuit, les protagonistes apprennent que le projet a déjà été réalisé dans d’autres galaxies où, manifestement, d’autres êtres sentients ont atteint un niveau technologique comparable à celui des Gentian et ont agi pour s’affranchir en partie de la restriction induite par la vitesse de la lumière. Le souci, c’est que si le Grand Œuvre avait effectivement été accompli ailleurs, nous devrions avoir des signes allant en ce sens. Or jusqu’à présent, aucune observation astronomique n’a constaté une configuration cosmique à ce point singulière qu’elle ne pourrait être qu’artificielle. Il serait possible d’objecter que nous n’avons pas des instruments assez avancés pour effectuer des mesures aussi précises, mais ça ne tiendrait pas puisque les Gentian, et vraisemblablement toutes les autres lignées, jouissent d’une technologie surpassant très largement la nôtre.

Je soupçonne Reynolds d’avoir conscience que nombres de lecteurs ont une culture scientifique suffisamment solide pour soulever le problème. Il a en effet échafaudé une parade en disant que la connaissance du Grand Œuvre dans d’autres galaxies n’avait été possible que grâce à une civilisation d’archéologue qui avait déployé un télescope à une échelle stellaire pour couvrir des années-lumière, et donc avoir un champs angulaire démentiel. J’y vois une adresse implicite à l’égard du lecteur, telle une invitation à la clémence, sinon une astuce dramaturgique pour tenter de palier un coût de crédibilité trop important.

Quand bien même, l’idée du Grand Œuvre m’est apparue trop ambitieuse et trop compliquée pour un gain relatif. Depuis la lecture, je n’arrive pas à me défaire de certaines idées :

  • les Gentian partagent leurs connaissances, donc si l’un deux observe une civilisation quelque part, tous les autres peuvent avoir accès au souvenir même s’ils ne sont pas physiquement sur place ;
  • le récit ne montre pas les Gentian spécialement frustrés par l’arbitraire de la vitesse de la lumière. Au contraire, ils entretiennent une forme de compétition où chacun espère présenter les meilleurs souvenirs à partager, et par corolaire, de la curiosité pour les découvertes respectives de leurs semblables ;
  • il n’est dit à aucun moment si les Gentian, ou d’autres civilisations, ce sont appliqués à élaborer une technologie permettant une spatiopérégrination supraluminique. Je trouve délicat qu’Alastair Reynolds s’autorise d’une part des audaces scientifiques en demandant au lecteur de croire en des technologies capables de rendre immortel et de faire du paysagisme à l’échelle galactique sans évoquer par exemple un seul instant le coût énergique nécessaire pour d’autre part exclure de son univers la possibilité d’une technologie capable d’aller plus vite que la lumière ;
  • à aucun moment les partisans du Grand Œuvre n’évoquent la moindre alternative. Impossible de savoir s’il y a un débat sur le sujet, si d’autres solutions ont été envisagées, voire testées ;  
  • enfin, si beaucoup de Gentian concevait de la gêne en raison de la barrière luminique, nombre d’entre eux auraient déjà formulé une proposition similaire au Grand Œuvre. Le sujet aurait dû faire l’objet de délibération soit entre eux, soit avec d’autres lignées, si bien que le caractère secret du projet dans La Millième nuit semble peu vraisemblable.




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Ce qui suit est issu de la traduction d’un article d’Alec Nevala-Lee originalement publié sur le site PublicBooks.org le 07/01/2020 avec pour titre « Asimov’s empire, Asimov’s wall ». Le texte a été remanié et raccourci pour conserver essentiellement les témoignages. Isaac Asimov doit sa réputation à deux choses, il était de son vivant à la fois l’écrivain de Science-Fiction le plus célèbre au monde et peut-être l’auteur le plus prolifique de l’histoire américaine. Il avait d’ailleurs conscience puisqu’il a dit : « Nous voulons tous être connus pour quelque chose, et je commençais à voir qu’il y aurait de fortes chances que j’allais être connu pour le grand nombre de livres que je publierais, et rien d’autre ». L’auteur était également connu pour une troisième chose, à savoir qu’il avait tendance à tripoter les femmes et se livrait à des formes de contacts indésirables avec d’innombrables femmes, souvent lors de conventions, mais aussi en privé et sur le lieu de travail. Au sein de la communauté de la Science-Fiction, c’était de notoriété publique, et quantité de fans contemporains de cette époque le confirment. Le nombre de ces incidents est inconnu, mais il peut être estimé de manière plausible par centaines, et peut donc correspondre ou dépasser la longue liste de livres qu’Asimov a écrit. Il est donc possible d’affirmer que ce comportement n’avait rien d’anecdotique mais faisait partie intégrante de sa personnalité. Jeune homme, il était timide et inexpérimenté, ce qui se devine par l’absence écrasante de personnages féminins dans ses premières oeuvres. Il décrit d’ailleurs dans son autobiographie Moi, Asimov que sa relation avec sa première femme était sexuellement insatisfaisante. C’est peu de temps après son mariage que ses doigts commencèrent à vagabonder avec une certaine liberté. Quand il travaillait comme chimiste au Philadelphia Navy Yard pendant la Seconde Guerre mondiale, il aimait par exemple faire claquer la sangle du soutien-gorge des femmes à travers leurs chemisiers — « une très mauvaise habitude à laquelle je ne peux parfois pas résister encore à ce jour », se souvenait-il en 1979. Lorsque le dramaturge David Mamet a été interrogé sur sa routine d’écriture par John Lahr dans The Paris Review, il a dit : « Je dois le faire, de toute façon. Comme les castors, vous savez. Ils coupent, ils mangent du bois, car s’ils ne le font pas, leurs dents poussent trop et ils meurent ». Asimov se distinguait par un besoin similaire et qui l’a conduit à persister à mesure qu’il gagnait en renommée et qu’il côtoyait de plus en plus de femme grâce aux événements auxquels il participait. 
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