Écriture & Imaginaire


3 mai 2023
La Millième Nuit est l’un des tous derniers titres de la collection « Une heure-lumière » (UHL) sorti chez Le Bélial le 25 août dernier. L’ouvrage collectionne quantité de qualités que je vous invite à découvrir céans.
par Ostramus 26 décembre 2022
Un peu plus d’une décennie après la sortie du premier Avatar, James Cameron propose la suite directe : Avatar, la voie de l’eau . Ce film éveille un intérêt particulier non pas en raison du succès commercial du premier opus, mais au regard du talent du réalisateur pour les suites. En effet, Terminator 2 et Aliens font autorité comme étant d’excellentes suites, parfois considérées comme meilleures que le film d’origine, chacune ayant apporté un angle différent et explorant de nouveaux aspects de l’univers. Autrement dit, je suis allé voir le second film Avatar plus par curiosité scénaristique que par intérêt pour le monde d’Avatar et son histoire qui, sans être mauvais, n’a rien de fabuleux exception faite de la technique. Le présent article divulgue tout ou partie de l’intrigue.
par Ostramus 5 septembre 2021
Pour être honnête, j’ai un a priori négatif concernant l’œuvre de Romain Lucazeau, notamment à cause de la lecture – fastidieuse – de Latium . Si j’ai adoré la quasi-intégralité des idées et des réflexions peuplant le dyptique robotique (je frétille rien qu’en repensant à la création du Limes), son exécution m’avait paru laborieuse, portée par un style amphigourique. Cela étant dit, je reconnais qu’il y avait un je-ne-sais-quoi qui justifiait le succès dont il a bénéficié, et j’avoue que ma curiosité n’eut pas besoin d’être exacerbée bien longtemps pour m’intéresser à la nouvelle œuvre de l’auteur, La Nuit du faune , publié chez Albin Michel Imaginaire , décrit par mon libraire comme « Le Petit Prince avec des neutrinos ». Si une majorité de critiques dithyrambiques en parlent en termes élogieux, le considérant comme le chef d'œuvre de la rentrée littéraire, je crains de ne pas partager la bonne vision .
par Ostramus 30 mai 2021
Et si Jafar avait de bonnes intentions et que les apparences jouaient contre lui ? Après tout, nous ne savons pas grand-chose le concernant. Dans le film d’animation de Disney sorti en 1992, il n’est jamais fait mention de sa vie passée, de ses origines ni de la nature et l’étendue de ses fonctions. L’unique chose que le spectateur sait est qu’il souhaite devenir sultan à la place du sultan. Si la quête du pouvoir est rarement perçue comme vertueuse, nous ignorons pourquoi Jafar souhaite s’en emparer et ce qu’il compte en faire. En y regardant de plus près, il est tout à fait possible d’imaginer que derrière les complots, la répartie lapidaire et une apparence sinistre se cache un être dévoué qui se soucie réellement de son prochain. Aussi, mettons un instant de côté l e rêve bleu , renversons les perspectives et hasardons-nous à accorder une seconde chance au grand vizir d’Agrabah.
par Ostramus 3 mai 2021
Un long voyage de Claire Duvivier, publié Aux Forges de Vulcain est déjà sorti il y a un moment et il a connu un joli succès dans le petit monde de la littérature de l’imaginaire au regard des nombreux articles le concernant. Toutefois, certains aspects n’ont pas été évoqués, du moins à mon sens certains qui ont capté mon attention et qui soulèvent quelques questions. Aussi, je me suis fendu à mon tour d’un billet. La différence étant que je vais détailler l’entièreté de l’ouvrage et évoquer des éléments de l’intrigue. Cette critique s’adresse ainsi davantage à ceux qui l’ont lu qu’à ceux qui prévoient de le lire.
par Ostramus 27 mars 2020
Un univers désigne la réalité au sein de laquelle se trouve contenue l’intégralité de ce qui existe et où se produit l’intégralité des phénomènes physiques. Il constitue pour un individu l’ensemble de ce qu’il est en principe possible d’observer, d’explorer, et de manipuler. Si cette définition n’a rien d’universel, il s’agit de la conception adoptée pour la suite du propos. Selon cette acception commune, l’univers a la propriété d’être de taille infinie et d’être régi des lois physiques identiques en tout lieu et en tout temps. En l’état actuel de nos connaissances, l’univers dans lequel nous nous situons, du moins la portion que nous sommes en mesure d’observer et d’analyser serait unique. Même si le modèle standard de la cosmologie accuse quelques lacunes et autres difficultés à unifier la mécanique quantique et la relativité générale, il n’offre pour l’heure aucune preuve de l’existence d’un univers différent du nôtre. Pour autant, il existe des théories qui s’interrogent quant à la possibilité que notre univers ne soit pas unique, mais un parmi d’autres. Il y aurait un ensemble d’univers formant un vaste multivers.
par Ostramus 11 janvier 2020
Ce qui suit est issu de la traduction d’un article d’Alec Nevala-Lee originalement publié sur le site PublicBooks.org le 07/01/2020 avec pour titre « Asimov’s empire, Asimov’s wall ». Le texte a été remanié et raccourci pour conserver essentiellement les témoignages. Isaac Asimov doit sa réputation à deux choses, il était de son vivant à la fois l’écrivain de Science-Fiction le plus célèbre au monde et peut-être l’auteur le plus prolifique de l’histoire américaine. Il avait d’ailleurs conscience puisqu’il a dit : « Nous voulons tous être connus pour quelque chose, et je commençais à voir qu’il y aurait de fortes chances que j’allais être connu pour le grand nombre de livres que je publierais, et rien d’autre ». L’auteur était également connu pour une troisième chose, à savoir qu’il avait tendance à tripoter les femmes et se livrait à des formes de contacts indésirables avec d’innombrables femmes, souvent lors de conventions, mais aussi en privé et sur le lieu de travail. Au sein de la communauté de la Science-Fiction, c’était de notoriété publique, et quantité de fans contemporains de cette époque le confirment. Le nombre de ces incidents est inconnu, mais il peut être estimé de manière plausible par centaines, et peut donc correspondre ou dépasser la longue liste de livres qu’Asimov a écrit. Il est donc possible d’affirmer que ce comportement n’avait rien d’anecdotique mais faisait partie intégrante de sa personnalité. Jeune homme, il était timide et inexpérimenté, ce qui se devine par l’absence écrasante de personnages féminins dans ses premières oeuvres. Il décrit d’ailleurs dans son autobiographie Moi, Asimov que sa relation avec sa première femme était sexuellement insatisfaisante. C’est peu de temps après son mariage que ses doigts commencèrent à vagabonder avec une certaine liberté. Quand il travaillait comme chimiste au Philadelphia Navy Yard pendant la Seconde Guerre mondiale, il aimait par exemple faire claquer la sangle du soutien-gorge des femmes à travers leurs chemisiers — « une très mauvaise habitude à laquelle je ne peux parfois pas résister encore à ce jour », se souvenait-il en 1979. Lorsque le dramaturge David Mamet a été interrogé sur sa routine d’écriture par John Lahr dans The Paris Review, il a dit : « Je dois le faire, de toute façon. Comme les castors, vous savez. Ils coupent, ils mangent du bois, car s’ils ne le font pas, leurs dents poussent trop et ils meurent ». Asimov se distinguait par un besoin similaire et qui l’a conduit à persister à mesure qu’il gagnait en renommée et qu’il côtoyait de plus en plus de femme grâce aux événements auxquels il participait. 
par Ostramus 21 mai 2019
Le fusil de Tchekov est moins une technique qu’un principe de narration. L’expression provient de cette citation d’Anton Tchekhov, nouvelliste, dramaturge et médecin russe : « Si dans le premier acte vous indiquez qu’un fusil est accroché au mur, alors il doit absolument être utilisé quelque part dans le deuxième ou le troisième acte. Si personne n’est destiné à s’en servir, il n’a aucune raison d’être placé là. » Cela concerne aussi bien des objets, que des informations, des personnages, des dialogues, des événements ou des scènes.
par Ostramus 18 mai 2019
Ou comment surprendre sans étonner Contrairement au deus ex machina, point de latin cette fois-ci. L’expression préparation/paiement est une transposition de l’anglais Set up/pay off . Cette technique s’impose comme la voie reine pour gérer correctement le traitement des informations et créer d’authentiques retournements de situation qui plaisent au lecteur. S’il s’agit de la technique la plus efficace, la plus naturelle et la plus intuitive à mettre en œuvre, c’est aussi la plus difficile puisqu’elle demande un travail de réflexion en amont de l’écriture. Elle a pour but de justifier ou rendre vraisemblable, prévisible ou signifiante l’existence et l’exploitation d’un élément au cours de l’intrigue de sorte à éviter que le lecteur n’y trouve à redire. Cette technique fonctionne en deux temps. D’abord la préparation qui consiste à faire apparaître ou introduire un élément tel qu’un objet, un personnage, une information ou un symbole au cours de l’intrigue. L’élément en question est porté à la connaissance du lecteur à un instant défini dans l’histoire pour ne plus être visible ou important par la suite. Le paiement est la seconde étape où l’élément refait son apparition en ayant une utilité spécifique, généralement déterminante pour le protagoniste. La préparation Montrer ou placer un élément ne suffit pas à l’ancrer dans l’intrigue. Pour réussir, une préparation doit remplir plusieurs critères spécifiques et l’élément posséder certaines propriétés pour que l’effet fonctionne au mieux. Ces caractéristiques seront illustrées par des exemples provenant de la trilogie de films Retour vers le futur : L’élément doit être introduit le plus tôt possible ou lors d’une scène la plus distante possible de celle du paiement : dans le premier film, alors que Marty et Jennifer veulent s’embrasser, ils sont interrompus par une femme qui leur demande de sauver l’horloge de l’hôtel de ville. Elle donne un tract sur l’histoire de l’horloge à Marty. Plus tard, lorsque Marty est bloqué en 1955 et qu’il cherche une solution avec Doc pour repartir en 1985, Marty montre le tract à Doc où il est précisé que la foudre va frapper l’horloge de Hill Valley à 10h04. Le tract est distribué au tout début du film tandis que la foudre frappe à la toute fin ;
Plus d'articles
Share by: