Mise en page du blog

Critique de l’épisode VIII de Star Wars

19 décembre 2017

Le dernier film de la saga Star Wars, l’épisode VIII, dit Les derniers jedi, nous livre une performance improbable (pour être poli), contenant une galaxie d’incohérences, d’entorses aux lois de la physique et de dérogations aux règles de l’univers au point de croire que Ridley Scott en est le réalisateur. En voici le détail…



Lors du défilement du prologue, il est indiqué la République n’existe plus désormais. Oh really ?! Cela pose un problème de continuité, car dans l’épisode VII, la République existe toujours (on se demande alors pourquoi on parlait de Résistance et non d’armée républicaine…), et sachant que l’épisode VIII est la suite directe sans délai (c’est manifeste avec la rencontre entre Rey et Luke qui reprend juste au moment où se terminait le précédent épisode), on se demande alors comment la République a bien pu disparaître par enchantement… C’est en plus totalement incohérent avec les évènements du VII où la station Starkiller a été détruite, privant ainsi le premier ordre d’un atout stratégique majeur. Starkiller qui n’avait détruit que cinq planètes d’une galaxie qui en compte des milliers ! Cela veut dire que tous les efforts déployés et tous les sacrifices (on songe notamment à la mort ridicule de Han Solo) ont été complètement vains puisque de toute manière la République n’existe plus.

Lors de l’évacuation, le destroyer du Premier Ordre tire d’abord sur la base, alors que le bon sens voudrait de pilonner le croiseur assurant l’évacuation de sorte à prévenir toute fuite de la Résistance. Mais non, c’est apparemment plus malin de détruire une base vide. Face à des ennemis aussi brillants, la fin de la République n’en est que plus énigmatique…

On le sait depuis un moment, les lois de la physique dans Star Wars ont toujours été malmenées, notamment à cause du bruit dans l’espace et de la Force. Autant cela reste admissible pour les besoins du spectacle, autant cela vire au ridicule dans la scène des bombardiers. Le combat prend place dans l’espace, où il n’y a pas de pesanteur… pourtant les bombes chutent vers le destroyer là où elles devraient flotter dans le vide. Accessoirement, la soute s’ouvre sur le vide sidéral sans provoquer la moindre dépressurisation dans le vaisseau (Page, la sœur de Rose n’est pas aspirée à l’extérieur de la soute et ne meurt pas asphyxiée). Plus tard dans le film, Rey fait un bon hyperspatial avec le Faucon Millenium juste au-dessus du vaisseau de Snoke avant que le vaisseau reparte. Pourquoi les bombardiers ne font pas de même ? On va nous faire croire que les stratèges et les pilotes de la Résistance n’auraient pas eu l’idée d’une novice ?

Lorsque Snoke communique avec Hux après la perte du destroyer, le leader suprême utilise la Force contre le général, notamment en le retournant et le mettant à genoux. Depuis quand la Force peut-elle être utilisée via hologramme ? Jusqu’à maintenant, tous les films montraient qu’il faut être à proximité des objets ou des personnes pour les manipuler, et les jedi ne pouvaient que percevoir les choses à distance comme au moment de la destruction d’Alderran dans l’épisode IV qui terrasse Obi Wan Kenobi. Pourtant là, subitement, Snoke est capable d’en faire usage à des années-lumière. Non seulement cela contrevient au fonctionnement établi par tous les films précédents, mais en plus cela pose un problème de cohérence. En effet, à ce compte là, Snoke n’a qu’à ouvrir un canal avec les vaisseaux de la Résistance et tous les étrangler à distance par hologramme. Et s’il n’a pas besoin d’hologramme, qu’est-ce qu’il attend pour trucider ses ennemis à distance ?

Leia rétrograde Poe pour avoir sauvé la flotte. Certes, ils ont perdu les bombardiers et de précieuses vies, mais l’essentiel de la Résistance est sauf à ce moment là. Sans son intervention, le destroyer aurait pulvérisé le croiseur de la Résistance. Les reproches de Leia sont donc parfaitement infondés.

Quand la flotte sort de l‘hyperespace « au milieu de rien », la flotte ennemie fait son apparition et les chasseurs du Premier Ordre attaquent le croiseur de la Résistance. Les dégâts sont considérables, et la fin semble proche. Cependant, Kylo Ren et les autres chasseurs sont sommés de retourner au vaisseau principal sous prétexte qu’ils sont hors de portée, et donc que c’est trop dangereux pour eux de rester. L’utilité des chasseurs est précisément d’augmenter le rayon d’action d’une force armée pour atteindre des cibles trop éloignées pour la balistique conventionnelle. Hux livre ainsi un ordre contraire à la raison d’être des plus petits appareils, offrant par la même occasion un précieux répit à la Résistance alors que leur but est de les exterminer définitivement. Il est d’ailleurs étrange de voir le Premier Ordre se soucier de ses unités au regard de ses effectifs et du peu de sentiment qu’ils manifestent lorsqu’ils envoient des vaisseaux au casse-pipe ou qu’ils perdent des milliers de soldats (cf la destruction de Starkiller).

Durant la brève escarmouche, la passerelle principale est touchée, propulsant Leia dans le vide sidéral. Alors que l’on pourrait enfin croire à une mort authentique qui montre la violence de la guerre et le fait que les héros ne sont pas immunisés contre le drame, la vieille survit… Pire, elle utilise la Force. Là où dans les épisodes précédents Leia ne peut que percevoir certaines choses de manière diffuse, et alors qu’il n’est spécifié nulle part si elle a suivi une formation, là voilà qu’elle vole dans l’espace. Le foutage de gueule atteint le paroxysme quand Poe ouvre l’écoutille. Oui, Leia tape au carreaux, laissons-là entrer alors qu’il n’y a que le vide spatial de l’autre côté. Inutile de se donner la peine de refermer derrière soi, la Force préviendra la dépressurisation complète du croiseur…

S’en suit une course poursuite dénuée de toute tension — et d’intérêt — où la flotte des méchants talonne la flotte ­— ou ce qu’il en reste — de la Résistance. Le Premier Ordre entend épuiser leurs réserves de carburants quand la Résistance espère simplement rester en vie le plus longtemps possible. Cette stratégie en papier crépon scintille de stupidité par plusieurs aspects. Le Premier Ordre possède à disposition plusieurs croiseurs : rien ne serait plus facile et efficace d’ordonner à quelques uns de leurs appareils de faire un bon en hyperespace pour devancer la flotte résistante et les prendre ensuite en étau, hypothéquant toute possibilité de fuite. Le Premier Ordre pourrait également très bien contacter des vaisseaux ailleurs dans l’univers pour créer un effet de surprise et détruire ces quelques vaisseaux qui lui résistent. Attendre gentiment que les réserves de carburant de la flotte de la Résistance s’épuise c’est prendre le risque qu’il contacte des alliées, voir qu’ils fomentent un plan pour sortir de ce mauvais pas.

Côté Résistance, l’intelligence ne semble pas non plus prospérer dans ses rangs. Leia étant inconsciente, la commandante Holdo prend les rênes. Sa stratégie consiste à rallier Crait, une planète minière à proximité qui hébergerait une vieille base de la Résistance où il leur sera possible d’avoir suffisamment de puissance pour contacter leurs éventuels alliés de sorte à leur prêter main forte. En apparence, ça respire le bon sens, même si cette décision est essentiellement gouvernée par le désespoir. Sauf que la nécessité d’avoir de la puissance pour contacter le reste de l’univers vole en éclat quand Poe contacte Maze via hologramme. L’univers de Star Wars s’illustre par un postulat très simple : il est possible de communiquer instantanément à l’autre bout de l’univers sans trop de problèmes. Obi Wan Kenobi sur Géonosis discutera avec Yoda resté sur Coruscant. Vador s’entretient souvent avec Palpatine, pourtant à l’autre bout de l’univers. Il n’a jamais été question de puissance, et il suffirait tout bêtement de passer des appels à plusieurs personnes coup sur coup, ou de demander à un allié disposant d’un relais suffisamment puissant pour envoyer leur appel de détresse. Holdo n’en fera rien, et conservera son cap, n’essayant même pas de disperser la flotte en faisant dévier dans d’autres directions les deux autres malheureux vaisseaux qu’il leur reste. Ce serait bête qu’une partie de la Résistance parvienne ainsi à s’en tirer, réduisant à néant le semblant d’intensité dramatique.

Autre paramètre sensé accroître la dimension tragique de la situation, la Résistance manque de carburant, et ne peux plus faire qu’un seul saut en hyperespace. Déjà, il faudra expliquer comment du fuel peut générer suffisamment de puissance pour propulser un croiseur intersidéral, et surtout lui permettre d’aller en hyperespace. Ensuite, la situation n’a rien de tragique. Finn et Rose parviennent à quitter le vaisseau pour aller sur une autre planète. En plus de confirmer que l’enjeu autour de la communication est artificiel puisque ces vaillants personnages pourraient à loisir aller sur le monde de leur choix lancer l’appel de détresse, ou pire… chercher des renforts, cela trahit l’incompétence de Holdo. Si un petit vaisseau est capable d’échapper à la surveillance de la flotte ennemie, a fortiori de se déplacer à la vitesse lumière, il pourrait évacuer en faisant plusieurs aller-retours, sinon se faire acheminer du carburant et de l’armement pour tenir tête à la flotte du Premier Ordre.

De toute manière, la technique visible durant le film laisse songeur quant aux talents de navigation de la flotte de la Résistance. S’ils connaissaient l’existence de Crait, il eut été infiniment plus pratique de faire un bon hyperspatial à proximité ou en orbite de la planète plutôt qu’au milieu de nulle part, exposé aux quatre vents. Il est possible de mettre ça sur le coup de l’évacuation qui empêche de réfléchir convenablement, sauf que ça sert justement à ça en principe les plans d’évacuation, à prévoir une position de repli sûre et facile d’accès, précisément pour ne pas perdre de temps face au danger. Une option pourrait également consister à déboucher au milieu d’un champ d’astéroïdes ou d’une nébuleuse afin d’avoir des obstacles entravant l’ennemi. Au lieu de ça, Leia conduit la flotte dans le vide complet, soumis à tous les dangers. En outre, si Hux avait deux sous de jugeote, il aurait cartographié l’intégralité du système solaire où ils se trouvaient pour écarter tout ce qui pourrait constituer un sauf conduit pour la Résistance. Il aurait dû envoyer un ou deux croiseurs patrouiller autour de Crait, soit pour éviter que d’éventuels locaux viennent en aide à la Résistance, soit pour éviter que la Résistance n’y trouve refuge. Or, ils ne font strictement rien.

La gestion de cette fuite vers est gérée d’une main de cancre par Holdo qui n’avertit pas son équipage de son plan. Elle n’évoquera jamais ni Crait, ni l’évacuation par des navettes. Rien ne justifie son silence au cours de l’intrigue. Elle n’en fera pas état à Poe quand celui-ci lui demande des explications, sinon suggère une autre manière de faire, alors que cela aurait été le meilleur moyen de calmer ses ardeurs. Autre facétie du scénario, les petits vaisseaux de combats tels que les X-wing peuvent aller en hyperespace, mais manifestement pas les navettes, qui se font liquider les une après les autres. Rien n’explique cette différence dans le film. Pourtant, il aurait été tellement plus pratique de lancer plusieurs navettes dans des directions opposées pour semer la flotte du Premier Ordre.

On appréciera entre temps l’interlude avec Finn et Rose (dont l’unique raison d’être consiste à séduire le marché chinois) qui ne sert strictement à rien. Ils sont supposés trouver un spécialiste de cryptage pour s’introduire dans le vaisseau de Snoke et désactiver le traqueur afin de permettre à la Résistance de fuir par hyperespace sans être suivi. L’idée vient en partie de Finn, présenté comme un trouffion de base dans l’épisode VII, mais qui à ce moment par la grâce du Saint Deux Ex Machina devient spécialiste d’une technologie alors inconnue de la Résistance. Nulle autre personne à bord, pas même la prétendue Holdo ou la légendaire Liea, n’y aura réfléchi.

La première pensée qui fait jour au regard de cette improbable entreprise est la question suivante : ça ne leur ai jamais traversé l’esprit de s’introduire dans le vaisseau principal de leur pire ennemi ? Ils n’ont jamais essayé ? Ça n’a d’autant plus pas de sens qu’un simple coup de fil à Maze a suffi pour leur filer un tuyau concernant une personne pouvant facilement pirater les systèmes de sécurité du Premier Ordre. Sans compter que de toute manière, ils n’ont besoin de personne pour s’introduire sur le vaisseau. Pour rappel, Poe a pulvérisé toutes les tourelles de défense du destroyer en début de film : soit les vaisseaux du Premier Ordre sont dotés d’un bouclier impénétrable et alors Poe n’aurait jamais pu détruire ces cannons, soit le bouclier stoppe seulement les tirs distants, en ce cas Finn et Rose n’avaient qu’à faire une manœuvre d’approche discrète pour s’introduire dans l’immense vaisseau.

Les deux quotas de la diversité partent ainsi vers une planète-casino à la recherche de cet individu sans faire preuve de la moindre subtilité ni de la plus élémentaire discrétion. Fatalement, le couple se retrouve captifs, sans parvenir à s’entretenir avec le spécialiste de la sécurité. Mais, comme-de-par-hasard, ils se retrouvent en compagnie d’un renégat spécialiste des systèmes de sécurité. Pour preuve qu’il déverrouille sans souci la serrure électronique de la cellule, rien n’expliquant la raison pour laquelle il ne s’est pas échappé plus tôt.

Toujours est-il que le trio parvient à quitter la planète et s’introduire dans le vaisseau de Snoke. Ils possèdent le moyen de neutraliser le bouclier du vaisseau amiral de la flotte du Premier Ordre, et se contentent de s’introduire, sans à aucun moment n’avoir tenté de contacter une éventuelle poche de la Résistance, soit pour lancer leur appel, soit pour mener une attaque tandis que le bouclier serait inopérant. Là où R2-D2 piratait les plans de l’Etoile de la mort afin d’orienter ses compagnons, Finn servira de guide qui, comme-de-par-hasard, y a passé la serpillière auparavant, et en connaît forcément tous les recoins d’un vaisseau d’envergure kilométrique.

Pendant ce temps, les derniers vaisseaux de la Résistance tombent à court de carburant. Manifestement, ça n’a pas traversé l’esprit à Holdo d’envoyer un de ses vaisseaux en hyperespace, ne serait-ce que pour pousser l’ennemi à détacher plusieurs de ses astronefs pour le poursuivre, et de fait, réduire le nombre d’appareils à leurs trousses. Ou alors personne n’a émis l’idée de récupérer le carburant de l’appareil pour le rapatrier sur le croiseur de sorte à leur offrir plus de poussée æ plus d’autonomie. Le plus étrange quand la corvette médicale de la Résistance tombe en rade, c’est qu’elle stoppe sa course, dévie de son assiette et semble s’avachir dans le vide. Le croiseur l’abandonne tandis que les engins du Premier Ordre désintègre la corvette, et au passage les lois de Newton. Il se trouve que dans le vide, tout objet conserve à la fois sa vitesse et sa direction du moment que rien ne lui fait obstacle ou lui oppose une force : c’est le corollaire de la première loi du mouvement. Autrement dit, la corvette médicale aurait dû poursuivre sa route sur sa lancée, grâce à l’inertie de son mouvement, flottant dans le vide toujours en avant au lieu de décrocher de son cap et de basculer en arrière.

Plus tard, après l’échec lamentable de la mission bricolée de Finn et Rose, Leia retrouve des forces. Elle organise la fuite des navettes vers la planète Crait. La commande Holda décide de rester à bord du croiseur pour… ne rien faire. Elle se contentera d’observer, impuissante, les navettes se faire pulvériser l’une après l’autre, sans riposter depuis sa position et sans manœuvrer son vaisseau ne serait-ce que pour faire écran aux tirs adverses.

Pratiquement au même moment, Rey a également réussi à pénétrer le vaisseau de Snoke, sans pirater son bouclier… Elle se confronte au leader suprême qui lui déclare être à l’origine de la connexion entre Rey et Kylo Ren, et lui ordonne de révéler où se situe Luke Skywalker. Snoke est capable d’user de la Force à travers les hologrammes tout en mettant en liaison forcique deux personnes, mais ne peut pas savoir où sont les sujets soumis à ce lien ? S’il peut manipuler l’esprit de Rey, il ne devrait pas avoir de grande difficulté à la localiser, et par extension à localiser Luke. Bizarrement, « comme-de-par-hasard » ne s’applique qu’aux gentils.

Le récit revient sur Holdo qui se sert alors de son neurone. Elle fait pivoter le croiseur pour faire face au vaisseau amiral, puis, utilisant les dernières parcelles d’énergie, passe en hyperespace. Le croiseur sectionne l’immense vaisseau et pulvérise au passage plusieurs appareils ennemis. Pourquoi Holdo ne l’a-t-elle pas fait plus tôt ? Toute commandante et pilote de croiseur qu’elle était, Holdo connaissait forcément le potentiel destructeur d’une collusion à vitesse hyperspatiale ; non seulement l’idée aurait dû lui traverser le crâne bien plus tôt, mais elle aurait pu utiliser la corvette médicale pour tenter la même manœuvre plus tôt, notamment pour sauver le croiseur. De plus, sa présence n’avait rien de nécessaire. L’univers de Star Wars se distingue par la palette variée de robots, si bien que si les vies comptaient autant aux yeux de Holdo, elle aurait calé C3PO dans la timonerie pour l’enjoindre de catapulter le vaisseau contre l’ennemi. N’oublions pas que Poe a été rétrogradé au début du film pour négliger le coût humain de ses actions…

Par ailleurs, ce coup d’éclat, s’il est très spectaculaire, jette sur les autres épisodes de la saga un sentiment d’amateurisme. Il aurait bien plus pratique dans l’épisode IV de lancer contre l’Etoile de la mort un croiseur vidé de son équipage, piloté par un droïde, à la vitesse de la lumière pour la transpercer et lui causer des dégâts irréparables. L’option kamikaze neutralise virtuellement toute forme de combat spatial.

Yoda utilise la Force pour faire tomber la foudre sur le sanctuaire jedi. Non seulement cela questionne sur la capacité des morts à faire usage de la Force, mais surtout on se demande bien pourquoi Yoda se hasarde à un spectacle son et lumière alors que Rey a emporté les livres. Il aurait suffi de laisser Luke pénétrer le sanctuaire pour le laisser s’apercevoir que les reliques n’y étaient plus.

Un petit mot concernant Snoke. Il a l’air bien plus puissant que Palpatine, alors comment n’at-il pas pu sentir le sabre laser bouger juste à coté de lui ? Les jedis peuvent percevoir des tirs de blasters, mais Snoke ne peut pas sentir un sabre pivoter à côté de son bras ? Il aurait également dû sentir la différence entre le fait de tourner dans sa main le sabre laser et celui d’en faire pivoter un autre par la Force à plusieurs mètres de distance. De plus, sa mort n’est rendue possible que par une astuce controversée : depuis quand les sabres lasers peuvent s’activer à distance ? Cela ne s’est jamais vu dans aucun film. Si Kylo Ren peut activer un sabre laser à distance, cela signifie par corolaire qu’il peut en désactiver à distance, et par extension que tout jedi maîtrisant suffisamment la Force pourrait en faire autant. Le Comte Doku aurait pu s’en tirer, Palpatine désarmer Mace Windu, idem entre Darth Maul et Qui-Gon Jinn. Les implications sur les combats au sabre laser sont incommensurables.

Ensuite, tout comme Holdo, Luke ne prévient pas ses alliés de son plan en indiquant qu’il fait de la projection astrale, et qu’il faut que les résistants trouvent rapidement une issue tandis qu’il gagne du temps en se mesurant à Kylo Ren. Le subterfuge n’a en soi pas grand intérêt puisque Luke Skywalker meurt après cette confrontation, si bien que ça n’aurait rien changé s’il s’était rendu physiquement sur place. Il s’est simplement sacrifié pour satisfaire la hype autour de son personnage et faire du fan service. Au passage, Rey n’informe jamais Luke du lieu où elle se rend lorsqu’elle quitte la planète océan. Comment Luke a-t-il fait pour savoir que Leia se trouvait sur Crait ? Grâce à la Force ? Admettons, mais alors ça signifie que Snoke pouvait en faire autant, de surcroît au regard de la connexion qu’il a établi avec Kylo Ren.

À la fin, Rey parvient à dégager un éboulis de rocher pour permettre aux derniers membres de la Résistance de s’échapper. Là où il avait fallu un entrainement intensif sur Dagoba pour permettre à Luke de déplacer des masses moyennes, là Yoda déployait un effort colossal pour faire léviter une colonne électrique dans l’épisode II pour sauver Obi Wan Kenobi, Rey fait flotter des tonnes de roche sans que cela paraisse lui coûter le moindre effort.

Enfin, voici quelques points communs non exhaustifs entre l’épisode V et VIII, trahissant le caractère pseudorebootique du film :
  • fuite des vaisseaux rebelles/résistants de la base ;
  • bataille rangée contre des AT-AT sur une planète blanche au paysage blanche (dans la bataille finale, lorsque le soldat de la Résistance goûte le sol et dit que c’est du sel, c’est juste pour ne pas dire que c’est de la neige et pour qu’on se dise que ce n’est pas un remake de la bataille sur Hoth, c’est dire combien ils ont conscience de leur supercherie et de l’estime qu’ils ont pour l’intelligence des spectateurs) ;
  • le jedi qui se précipite dans le piège pour se confronter au grand méchant, échoue et s’enfuit miraculeusement avec le Faucon Millenium ;
  • le supposé allié qui au final a fait un deal avec l’empire/Premier Ordre et trahit les héros (le rénégat vs Lando Calrissian) ;
  • un lieu faisant contraste avec la Résistance, plein d’élégance et de personnages riches (le casino vs la cité dans les nuages) ;
  • un passage sur l’entrainement du jedi ou il apprend les rudiments de la force, rentre dans une espèce de lieu ou le pouvoir obscure est présent, s’échappe de la planète malgré les contre-indications du maitre pour se retrouver dans un piège tendu par le grand méchant pour l’amener à lui (Dagoba vs Dragonstone) ;
  • disparition du maître jedi en ne faisant qu’un avec la Force.

Partagez cet article :

Votre avis est forcément intéressant, n’hésitez pas à laisser un commentaire !

3 mai 2023
La Millième Nuit est l’un des tous derniers titres de la collection « Une heure-lumière » (UHL) sorti chez Le Bélial le 25 août dernier. L’ouvrage collectionne quantité de qualités que je vous invite à découvrir céans.
par Ostramus 26 décembre 2022
Un peu plus d’une décennie après la sortie du premier Avatar, James Cameron propose la suite directe : Avatar, la voie de l’eau . Ce film éveille un intérêt particulier non pas en raison du succès commercial du premier opus, mais au regard du talent du réalisateur pour les suites. En effet, Terminator 2 et Aliens font autorité comme étant d’excellentes suites, parfois considérées comme meilleures que le film d’origine, chacune ayant apporté un angle différent et explorant de nouveaux aspects de l’univers. Autrement dit, je suis allé voir le second film Avatar plus par curiosité scénaristique que par intérêt pour le monde d’Avatar et son histoire qui, sans être mauvais, n’a rien de fabuleux exception faite de la technique. Le présent article divulgue tout ou partie de l’intrigue.
par Ostramus 5 septembre 2021
Pour être honnête, j’ai un a priori négatif concernant l’œuvre de Romain Lucazeau, notamment à cause de la lecture – fastidieuse – de Latium . Si j’ai adoré la quasi-intégralité des idées et des réflexions peuplant le dyptique robotique (je frétille rien qu’en repensant à la création du Limes), son exécution m’avait paru laborieuse, portée par un style amphigourique. Cela étant dit, je reconnais qu’il y avait un je-ne-sais-quoi qui justifiait le succès dont il a bénéficié, et j’avoue que ma curiosité n’eut pas besoin d’être exacerbée bien longtemps pour m’intéresser à la nouvelle œuvre de l’auteur, La Nuit du faune , publié chez Albin Michel Imaginaire , décrit par mon libraire comme « Le Petit Prince avec des neutrinos ». Si une majorité de critiques dithyrambiques en parlent en termes élogieux, le considérant comme le chef d'œuvre de la rentrée littéraire, je crains de ne pas partager la bonne vision .
par Ostramus 30 mai 2021
Et si Jafar avait de bonnes intentions et que les apparences jouaient contre lui ? Après tout, nous ne savons pas grand-chose le concernant. Dans le film d’animation de Disney sorti en 1992, il n’est jamais fait mention de sa vie passée, de ses origines ni de la nature et l’étendue de ses fonctions. L’unique chose que le spectateur sait est qu’il souhaite devenir sultan à la place du sultan. Si la quête du pouvoir est rarement perçue comme vertueuse, nous ignorons pourquoi Jafar souhaite s’en emparer et ce qu’il compte en faire. En y regardant de plus près, il est tout à fait possible d’imaginer que derrière les complots, la répartie lapidaire et une apparence sinistre se cache un être dévoué qui se soucie réellement de son prochain. Aussi, mettons un instant de côté l e rêve bleu , renversons les perspectives et hasardons-nous à accorder une seconde chance au grand vizir d’Agrabah.
par Ostramus 3 mai 2021
Un long voyage de Claire Duvivier, publié Aux Forges de Vulcain est déjà sorti il y a un moment et il a connu un joli succès dans le petit monde de la littérature de l’imaginaire au regard des nombreux articles le concernant. Toutefois, certains aspects n’ont pas été évoqués, du moins à mon sens certains qui ont capté mon attention et qui soulèvent quelques questions. Aussi, je me suis fendu à mon tour d’un billet. La différence étant que je vais détailler l’entièreté de l’ouvrage et évoquer des éléments de l’intrigue. Cette critique s’adresse ainsi davantage à ceux qui l’ont lu qu’à ceux qui prévoient de le lire.
par Ostramus 27 mars 2020
Un univers désigne la réalité au sein de laquelle se trouve contenue l’intégralité de ce qui existe et où se produit l’intégralité des phénomènes physiques. Il constitue pour un individu l’ensemble de ce qu’il est en principe possible d’observer, d’explorer, et de manipuler. Si cette définition n’a rien d’universel, il s’agit de la conception adoptée pour la suite du propos. Selon cette acception commune, l’univers a la propriété d’être de taille infinie et d’être régi des lois physiques identiques en tout lieu et en tout temps. En l’état actuel de nos connaissances, l’univers dans lequel nous nous situons, du moins la portion que nous sommes en mesure d’observer et d’analyser serait unique. Même si le modèle standard de la cosmologie accuse quelques lacunes et autres difficultés à unifier la mécanique quantique et la relativité générale, il n’offre pour l’heure aucune preuve de l’existence d’un univers différent du nôtre. Pour autant, il existe des théories qui s’interrogent quant à la possibilité que notre univers ne soit pas unique, mais un parmi d’autres. Il y aurait un ensemble d’univers formant un vaste multivers.
Plus d'articles
Share by: