Mise en page du blog

Comment la Science-Fiction prédit le futur ?

août 27, 2015

La science-fiction consiste à prédire le futur, sur la base de faits concrets ou de la pure imagination, voire souvent les deux. Tout le monde, d’Isaac Asimov à Tyra Banks, se sont hasardés à deviner ce qui préfigure au-delà de notre génération et pour les nombreux (ou quelques) générations après nous.


En 2012, l’AWL avait compilé une liste exhaustive des prédictions puisés dans les romans de science-fiction et des histoires, à commencer par la résurrection du Titanic depuis le plancher océanique, comme décrit dans Le Fantôme venu des profondeurs de Arthur C. Clarke. Depuis, nous disposons d’une chronologie bien plus détaillée. Il y a quelques mois, Giorgia Lupi, un designer d’information italien, a créé une infographie des données. La conception de Lupi donne une meilleure idée de l’avenir immense qui s’étend dans les récits — avec l’optimisme de nos écrivains qui entrevoit l’humanité toujours présente dans l’année 802701 !


Lupi et son équipe se sont évertués à amélirer la liste de AWL. Pour eux, organiser les évènements de manière chronologiquement n’est qu’un aspect, si bien qu’ils ont ajouté des strates de catégories d’événement prédit (scientifique, sociologique, technologique, politique, environnemental, etc. ) et si les conséquences sont positives, négatives ou neutres. Même l’âge de l’auteur ou la nature du récit importent dans l’analyse des anticipations de sorte à comprendre le contexte d’où elles sont issues et leur pertinence dans le temps.


Il est possible de voir quelques exemples dans l’infographie ci-dessus sélectionnée. Ainsi, la prédiction de Mary Doria Russell selon laquelle l’humanité détectera la première trace de vie extraterrestre en 2019 (The Sparrow) est neutre, car cette découverte induit des avantages et des inconvénients. L’arrestation de Lady Gaga peu de temps après avoir remporté le prix Nobel (dans «Six mois, trois jours» de Charlie Jane Anders) est moins bénéfique pour la société d’un remède à l’autisme (dans The Speed of Dark d’Elizabeth Moon).



Voici quelques autres clichés de nos nombreux avenirs possibles :

  • 2020 : Il n’y a plus besoin d’un ordinateur pour utiliser Internet, car il peut être consulté directement par le cerveau. (Geoff Ryman, Air, 2004)

  • 2024 : Après la Quatrième Guerre Mondiale, les ressources sont rares. Quand les hommes ne sont pas à la chasse pour la nourriture, prospectant de l’eau potable, ou des armes, ils recherchent la ressource la plus précieuse de toutes : les femmes. (Harlan Ellison, « Un garçon et son chien», 1969)

  • 2030 : New York est enfermé dans une grande coupole. Les intelligences artificielles sont dirigées par la police de Turing. (William Gibson, Neuromancien, 1984)

  • 2057 : Quelqu’un viole les lois du voyage temporel en apportant un chat de l’ère victorienne. (Connie Willis, Sans parler du chien, 1997)

  • 2094 : Premier atterrissage sur Mars. (Encore ? Encore !) (John Wyndham, The Urge Outward, 1959)

  • 2108 : Si vous êtes âgé entre 12 et 18 ans, vous pourriez être choisi pour vous battre jusqu’à la mort. Puisse le sort vous être favorable. (Suzanne Collins, La trilogie Hunger Games, 2008-2010)

  • 2157 : Tommy trouve un vrai livre dans son grenier, celui qui n’a pas de mots mouvants. Totalement bizarre. (Isaac Asimov, « Le plaisir qu’ils ont eu », 1951)

  • 2171 : La population de Mars tente de s’unifier afin de rompre les liens coloniaux avec la Terre. (Greg Bear, Moving Mars, 1993)

  • 2381 : La population de la Terre a atteint 75 milliards de personnes. Le paysage est constellé de grattes-ciels de milliers d’étages. (Robert Silverberg, Les Monades urbaines, 1971)

  • 2540 : Les bébés grandissent dans des tubes en verre de sorte rendant inutiles les maris et les épouses. (Aldous Huxley, Brave New World, 1932)

  • 3172 : Le pouvoir politique est partagé à travers la galaxie. Il est toujours possible d’obtenir un diplôme d’arts libéraux de l’Université Harvard. (Samuel R. Delany, Nouvelle-1968)

  • 802701 : Le monde existe encore. (H.G. Wells, The Time Machine, 1895)

Comme le souligne Jane Hu, le créateur du calendrier initial, de nombreux écrivains de fiction spéculative étaient réticents à faire des prédictions proche du présent afin de ne pas se montrer trop inexact. Elle suppose que ces écrivains ont voulu donner le plus de chances pour que ces événements se produisent. Il n’en reste pas moins que le plaisir ultime est de constater que certains auteurs, par leur talent, sont parvenus à flairer des découvertes à une échéance tout à fait correctes.

Bien sûr, cette liste ne comprend que les ouvrages publiés jusqu’en 2012. Espérons que l’AWL etLupi gardent à jour cette formidable chronologie pleine d’espoir.

Article librement traduit depuis : Tor.com

Partagez cet article :

Votre avis est forcément intéressant, n’hésitez pas à laisser un commentaire !

03 mai, 2023
La Millième Nuit est l’un des tous derniers titres de la collection « Une heure-lumière » (UHL) sorti chez Le Bélial le 25 août dernier. L’ouvrage collectionne quantité de qualités que je vous invite à découvrir céans.
par Ostramus 26 déc., 2022
Un peu plus d’une décennie après la sortie du premier Avatar, James Cameron propose la suite directe : Avatar, la voie de l’eau . Ce film éveille un intérêt particulier non pas en raison du succès commercial du premier opus, mais au regard du talent du réalisateur pour les suites. En effet, Terminator 2 et Aliens font autorité comme étant d’excellentes suites, parfois considérées comme meilleures que le film d’origine, chacune ayant apporté un angle différent et explorant de nouveaux aspects de l’univers. Autrement dit, je suis allé voir le second film Avatar plus par curiosité scénaristique que par intérêt pour le monde d’Avatar et son histoire qui, sans être mauvais, n’a rien de fabuleux exception faite de la technique. Le présent article divulgue tout ou partie de l’intrigue.
par Ostramus 05 sept., 2021
Pour être honnête, j’ai un a priori négatif concernant l’œuvre de Romain Lucazeau, notamment à cause de la lecture – fastidieuse – de Latium . Si j’ai adoré la quasi-intégralité des idées et des réflexions peuplant le dyptique robotique (je frétille rien qu’en repensant à la création du Limes), son exécution m’avait paru laborieuse, portée par un style amphigourique. Cela étant dit, je reconnais qu’il y avait un je-ne-sais-quoi qui justifiait le succès dont il a bénéficié, et j’avoue que ma curiosité n’eut pas besoin d’être exacerbée bien longtemps pour m’intéresser à la nouvelle œuvre de l’auteur, La Nuit du faune , publié chez Albin Michel Imaginaire , décrit par mon libraire comme « Le Petit Prince avec des neutrinos ». Si une majorité de critiques dithyrambiques en parlent en termes élogieux, le considérant comme le chef d'œuvre de la rentrée littéraire, je crains de ne pas partager la bonne vision .
par Ostramus 30 mai, 2021
Et si Jafar avait de bonnes intentions et que les apparences jouaient contre lui ? Après tout, nous ne savons pas grand-chose le concernant. Dans le film d’animation de Disney sorti en 1992, il n’est jamais fait mention de sa vie passée, de ses origines ni de la nature et l’étendue de ses fonctions. L’unique chose que le spectateur sait est qu’il souhaite devenir sultan à la place du sultan. Si la quête du pouvoir est rarement perçue comme vertueuse, nous ignorons pourquoi Jafar souhaite s’en emparer et ce qu’il compte en faire. En y regardant de plus près, il est tout à fait possible d’imaginer que derrière les complots, la répartie lapidaire et une apparence sinistre se cache un être dévoué qui se soucie réellement de son prochain. Aussi, mettons un instant de côté l e rêve bleu , renversons les perspectives et hasardons-nous à accorder une seconde chance au grand vizir d’Agrabah.
par Ostramus 03 mai, 2021
Un long voyage de Claire Duvivier, publié Aux Forges de Vulcain est déjà sorti il y a un moment et il a connu un joli succès dans le petit monde de la littérature de l’imaginaire au regard des nombreux articles le concernant. Toutefois, certains aspects n’ont pas été évoqués, du moins à mon sens certains qui ont capté mon attention et qui soulèvent quelques questions. Aussi, je me suis fendu à mon tour d’un billet. La différence étant que je vais détailler l’entièreté de l’ouvrage et évoquer des éléments de l’intrigue. Cette critique s’adresse ainsi davantage à ceux qui l’ont lu qu’à ceux qui prévoient de le lire.
par Ostramus 27 mars, 2020
Un univers désigne la réalité au sein de laquelle se trouve contenue l’intégralité de ce qui existe et où se produit l’intégralité des phénomènes physiques. Il constitue pour un individu l’ensemble de ce qu’il est en principe possible d’observer, d’explorer, et de manipuler. Si cette définition n’a rien d’universel, il s’agit de la conception adoptée pour la suite du propos. Selon cette acception commune, l’univers a la propriété d’être de taille infinie et d’être régi des lois physiques identiques en tout lieu et en tout temps. En l’état actuel de nos connaissances, l’univers dans lequel nous nous situons, du moins la portion que nous sommes en mesure d’observer et d’analyser serait unique. Même si le modèle standard de la cosmologie accuse quelques lacunes et autres difficultés à unifier la mécanique quantique et la relativité générale, il n’offre pour l’heure aucune preuve de l’existence d’un univers différent du nôtre. Pour autant, il existe des théories qui s’interrogent quant à la possibilité que notre univers ne soit pas unique, mais un parmi d’autres. Il y aurait un ensemble d’univers formant un vaste multivers.
Plus d'articles
Share by: