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Et si on changeait de calendrier ?

4 octobre 2016

Le 4 octobre 1582, le pape Grégoire XIII mettait en application un nouveau calendrier : le calendrier grégorien.

Le calendrier grégorien a été conçu à la fin du XVIe siècle afin de corriger l’écart de jours qui se formait entre les cycles solaires et son prédécesseur, le calendrier julien. Introduit par Jules César en – 46 avant Jésus-Christ, le calendrier julien souffrait d’une « dérive séculaire ». Dans ce calendrier, toutes les années divisibles par 4 sont bissextiles, ce qui conduit à une année moyenne de 365,25 jours légèrement plus longue que l’année tropique (environ 365,2422 jours), provoquant au fil du temps une dérive du calendrier par rapport aux équinoxes et aux solstices.



Le calendrier julien retardait donc par rapport aux cycles des astres : on observait alors un décalage d’environ 3 jours tous les 400 ans par rapport à l’année astronomique. Pour corriger ce phénomène, le calendrier grégorien a donc choisi de se référer à l’équinoxe du printemps pour corroborer le calendrier, tout en conservant le principe des années bissextiles.

Le calendrier grégorien a été introduit un 15 octobre. Afin de remédier à l’écart créé par le calendrier julien le pape décida de supprimer 10 jours entiers de la l’année. En 1582, les Espagnols et les Portugais se sont couchés le 4 octobre et se sont réveillé le lendemain un 15 octobre (cela donna lieu à une anecdote historique intrigante : Sainte Thérèse d’Ávila est ainsi morte dans la nuit du 4 au 15 octobre 1582). Les Français pour leur part ont attendu quelques semaines de plus pour s’endormir le 9 décembre et se réveiller le 20. Des changements qui ont suscité un début de polémiques à l’époque, certaines personnes superstitieuses pensant que le pape essayait de leur supprimer dix jours de vie.

La date est donc tout à fait indiquée pour évoquer la possibilité d’un nouveau calendrier : le calendrier tempéride.


L’habitude et la culture n’invitent pas nécessairement à se questionner sur la manière dont nous mesurons l’écoulement du temps et positionnons les dates. Pourtant, la question revêt quelques intérêts astronomiques et artistiques, car si l’art à pour dessein de sublimer la vie, il apparaît envisageable de se pencher sur la conception d’un nouveau calendrier, plus commode et présentant moins de défaut que le grégorien.

Le calendrier grégorien se distingue en effet par plusieurs défauts. Les mois présentent des durées différentes, les jours de la semaine changent d’un mois à l’autre, et il se crée des décalages entre les semaines et les mois qui se chevauchent systématiquement. Cela nécessite de recréer, réimprimer, programmer chaque année les dates en fonction des jours qui évoluent.
De plus, les noms des mois présentent une certain incongruité puisque septembre, étymologiquement
l e septième mois, se révèle être le neuvième. Idem pour octobre qui occupe la dixièmeplace alors qu’il signifie le huitièmemois. Cette singularité trouve son origine en 532, quand l’Église de Rome décida que l’année commence le 1er janvier alors qu’elle débutait antérieurement en mars sous le calendrier julien.
En outre, les jours fériés ne sont pas fixes, si bien que le nombre de jour de congés, celui de ponts possibles et de week-end à rallonge varient selon les années, entraînant à la fois de la frustration pour les années malheureuses et un casse-tête en terme d’organisation.

Adoncques, le
calendrier tempéride a l’ambition de proposer un calendrier dit fixe, ou universel, afin de faciliter le repérage dans le temps. Il s’inspire des propositions d’Auguste Comte en 1849 ou encore du calendrier universel de Gustave Armelin et Emile Mannon de 1887, lequel avait été proposé à l’ONU en 1954, en vain.
Le calendrier s’inspire du
calendrier républicain pour le nom des mois qui correspond aux saisons, sans adopter les décades, concernant ainsi des semaines de 7 jours avec des noms identiques (quoique week-end deviendrait simplement « derdi »,der pour dernier et di pour jour, soit les derniers jours de la semaine). Les noms sont donc tempérés, d’où le nom de tempéride pour retrouver un lien avec la Nature et les cycles que notre époque tend à expulser en raison de son artificialité croissante. Chaque mois présente une durée identique de 28 jours.Le changement le plus notable s’avère être l’introduction d’un treizième mois.

Quelques modifications ont été apportées dans la dénomination. Pluviôse et Ventôse possèdent un nouveau suffixe plus élégant à l’oreille pour devenir
Pluviade, Ventade tandis que Givrade remplace Nivôse. Sachant que Nivôse venait emprunté au latin classique nivosus signifiant « plein de neige », il semble plus pertinente d’évoquer le givre que la neige en raison du climat chaque année plus clément. Le nom du dernier mois provient du calendrier gaulois, dit de Coligny, notamment du mois Dumannios qui correspondait approximativement au mois de décembre du calendrier grégorien. Francisé, le terme donne Dumagne, clôturant l’année.
Le calendrier tempéride compte également un
jour épagomène. Il s’agit d’un jour ajouté à la fin de l’année d’un calendrier composé de mois de longueur égale, afin de corriger le décalage entre les indications du calendrier et le cycle astronomique qu’il représente, c’est-à-dire l’année tropique de 365,2422 jours. Ce jour se positionne au milieu de l’année, le 29 Messidor et se nomme l’Estivade. Quant au dernier jour de l’année, il tombe également un 29, et s’intitule la Franciade.

Pareille réforme s’accompagnerait d’une modification des jours fériées. Le détail figure sur l’image, avec les vacances scolaires, qui sont étalées de sorte uniformiser les périodes.


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