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Comment écrire un bon début d'histoire

6 juillet 2015
L’écriture est le plus ingrat des arts. Si le temps de production d’un texte s’apparente à celui d’un dessin, d’une sculpture ou d’un film, le temps d’appréciation est le plus long et le plus fastidieux. Lire demande un effort pour qui s’investit dans un texte : du temps, car contrairement à une image, une statue, une musique qui s’apprécient en quelques secondes, un texte demande en moyenne une heure pour 50 pages, et de la concentration, car le texte est le vaisseau de l’imagination de l’auteur, et c’est au lecteur de faire tout le travail de création visuelle dans son esprit pour profiter pleinement de l’histoire. Si ses critiques peuvent être acerbes, le lecteur est avant tout un explorateur qui s’engage dans un terrain qu’il ne connaît pas, et l’effort qu’il produit est un investissement quant au divertissement escompté.

Lire est aussi le fruit d’une exigence aiguisée, qui, si elle n’est pas rapidement satisfaite, provoque l’abandon pur et simple du texte. Il faut aussi prendre en compte notre époque moderne. Notre actuelle société possède un culte fondé sur l’immédiateté : la télévision livre une collection de films et d’émissions qui ne demandent aucun effort intellectuel, et Internet pourvoit à toutes recherches d’informations, donnant même, hélas dans certains cas, des résumés précis et détaillés de livres. Par ailleurs, nos études et nos travaux tendent à se spécialiser de plus en plus le temps venant, absorbant davantage notre esprit à des tâches de plus en plus multiples et complexes. Quand le quidam rentre chez lui, le cerveau a besoin de se reposer, et rares sont ceux qui ouvrent un livre pour se détendre, préférant à la lecture un épisode d’une quelconque série télévisée. Mon propos est le suivant, plus que de se montrer poli avec le lecteur en le distrayant, il est impératif de se montrer compétitif avec les autres divertissements, et tout le combat se joue au début des histoires.

Même si la suite d’un texte est lourde et interminable, le lecteur achève presque à coup sûr son texte dès lors qu’il l’a commencé, tout simplement parce que faute de quoi tous ses efforts n’auraient servi à rien, et puis le plus souvent, le lecteur réclame le fin mot de l’histoire. En revanche, si le début est à chier, ne mâchons pas les mots, même si la suite est digne d’un prix Nobel, le lecteur n’accrochera pas, et l’auteur aura perdu. Le début de l’histoire de n’importe quelle histoire est, outre un bon scénario et un style affirmé, la fondation du lien entre le texte et son lecteur.

Avant de dépeindre les différentes manières pour bien débuter un récit, je me permets quelques précisions. Ne prenez pas ce document pour ce qu’il n’est pas. Ça n’a pas vocation à être une référence en matière de ce qu’il est bon ou non d’écrire. Les conseils donnés ici ne sont pas objectifs, même si je fais tout pour qu’ils le soient. La plupart paraîtront tomber sous le sens tandis que d’autres provoqueront des réactions allant de l’hilarité au plus grand scepticisme. Mon seul souhait est de me montrer utile pour toute personne s’intéressant de près ou de loin à l’écriture et qui souhaite s’améliorer.

Ce qui va suivre est ma vision de l’écriture. Une vision parmi d’autres que vous êtes parfaitement libres d’adopter, de discuter, de rejeter.


C’EST QUOI LE DÉBUT ?


Le début est en général le lieu de la scène d’exposition. Le lecteur découvre où ça se passe, que ça soit par un prologue ou une scène plongeant le personnage dans le récit. Il faut que l’immersion dans le récit soit la plus rapide possible. Si un inspecteur s’occupe de son enquête après 50 pages, c’est illisible. Il faut donc préciser les trois dimensions du récit : quand, où, et qui. Le pourquoi et le comment étant tout justement les bases du scénario. La problématique doit être le plus rapidement palpable. L’idéal est de réduire au maximum le décollage du début, il faut que l’exposition soit la plus rapide possible pour que le lecteur n’attende pas avant d’être dans l’histoire.


LE PROLOGUE
OU INCIPIT STATIQUE


Trop d’auteurs d’histoires événementielles, surtout les épopées de fantasy, ne tirent pas la leçon de ce qui a déjà été fait auparavant. Ils imaginent que leur pauvre lecteur sera incapable de comprendre ce qui se passe s’ils ne commencent pas par un prologue leur détaillant la « situation mondiale ». Hélas, ces prologues fonctionnent peu, pour ne pas dire jamais.

Le maître incontesté du prologue toute catégorie est Tolkien avec sa centaine de pages sur les hobbits en préambule du Seigneurs des anneaux. N’essayez pas de faire pareil, d’abord parce qu’il est incertain que vous puissiez reproduire une fraction de son talent, et d’autre part parce que comme je l’ai dit en introduction, les attentes du lecteur d’aujourd’hui ont considérablement changé. Ainsi, pour ceux qui ambitionnent mordicus de commencer par un prologue, il est nécessaire de respecter deux règles élémentaires : faire court et digeste. Il faut garder à l’esprit que chaque mot, chaque virgule dans un texte doivent revêtir une utilité, de surcroît dans un prologue. Pour la longueur, trois ou quatre pages constitueront le point ultime à ne pas dépasser. Pour le digeste, il est primordial de faire figurer seulement les informations absolument nécessaires pour comprendre la suite du récit. Oubliez la chronologie de la longue guerre entre les orques et les humaines, la description du gentil royaume menacé par le méchant seigneur : le lecteur veut une histoire, pas une encyclopédie. Vous aurez tout le temps par la suite de distiller progressivement les éléments de votre univers. Je terminerais sur ce point en soutenant l’idée que moins il y a d’informations, mieux c’est, car cela éveillera davantage la curiosité du lecteur. Il est largement préférable de susciter la faim d’information que l’indigestion.

D’autre part, dans la mesure où nous n’avons aucun rapport émotionnel avec les personnages et où on ne s’en soucie pas encore, les prologues ne veulent rien dire. En général, ils sont également déroutants, puisqu’on nous y balance une demi-douzaine de noms à la fois (regardez la première page des Contes et Légendes inachevées de Tolkien, vous comprendrez de quoi je parle…) Il vaut généralement mieux passer tout le prologue et commencer par le récit en lui-même directement. Le lecteur peut fort bien s’en passer et quand bien même ils ne les lisent pas, cela n’est pas préjudiciable pour la compréhension de la suite du récit. Il ne faut ainsi pas confondre l’ignorance et l’incompréhension : le lecteur peut être tout à fait ignorant et comprendre tout le récit, l’inverse étant généralement plus délicat. Ce faisant, l’auteur place un prologue soit comme apparat, soit quand cela est une absolue nécessité. D’ailleurs, il faut bien garder à l’esprit que le lecteur veut se divertir, pas suivre un cours sur un monde imaginaire dont il ignore tout.

En d’autres termes, auteurs d’histoires événementielles, n’écrivez pas de prologue, sauf en cas d’ultime et irrépressible utilité. Il faut commencer petit, et se contenter d’élargir progressivement l’angle de vue, pour y inclure le monde dans son ensemble. Si l’auteur ne fait pas connaître et apprécier d’abord son héros, le lecteur ne sera pas là pour sauver le monde. Il a tout le temps de voir le plan d’ensemble.


L’ANALEPSE ET LA PROLEPSE
(OU PLUS COMMUNÉMENT CONNUS COMME LE FLASHBACK ET LE FLASHFORWARD)


Ce procédé consiste à positionner en chapitre numéro 1 une fraction achronique du récit, sans lien apparent de prime abord, afin de provoquer chez le lecteur une grande interrogation et engager dès le début une mécanique à suspens.

L’analepse consiste à relater des faits survenus AVANT la trame principale. C’est le petit préféré des écrivains de romans policiers. Chapitre 1 : un meurtre, une pauvre victime courant dans les rues froides de New York avec à ses trousses un homme, inconnu évidemment, qui finit par trucider tranquillement et proprement sa victime. Chapitre 2 : l’inspecteur arrive sur les lieux du crime, trouve une rognure d’ongles qui sera primordiale pour l’enquête qui s’annonce la plus difficile de toute sa carrière…

La prolepse est l’inverse, il s’agit de caler en premier lieu un chapitre qui se déroule APRÈS la trame principale, qui commence donc dans le passé. Dans ce cas, le récit représente un ensemble de causes dont le point de convergence est le premier chapitre. La prolepse est plus efficace pour créer un suspens plus soutenu car le lecteur se demandera toujours comment le récit peut arriver à une telle situation, mais cela demande une maîtrise de son scénario pour que le premier chapitre soit souvent le dernier, ce qui nécessite de connaître assez en avance les grandes lignes, pour ne pas dire toutes, de son scénario.

À titre de comparaison, le crime en début d’épisode dans la série Les Experts est une ellipse, et la scène en noir et blanc dans NCIS est une prolepse. Cette méthode sert des récits qui s’échineront à montrer COMMENT ce premier chapitre s’est produit/va se produire.


LE « IN MEDIAS RES »
OU INCIPIT DYNAMIQUE


Il s’agit d’une locution latine qui signifie « au milieu des choses » car le lecteur s’immisce dans l’histoire en cours de route, comme si elle avait déjà commencé sans lui. Ce procédé permet d’entrer dans l’histoire d’une façon plus vivante qu’avec une ou plusieurs scènes d’exposition, particulièrement quand le sujet s’avère long à expliquer, et les personnages nombreux.

La structure d’un récit s’apparentant le plus souvent à des causes qui engendrent des conséquences, la narration emprunte là un chemin inverse et en s’affirmant comme un antiprologue où les personnages, le cadre et le conflit sont alors présentés par une série de retour en arrière ou bien par des personnages se racontant entre eux des événements passés. La technique se prête très bien pour une scène d’action comme de mystère, bien sûr, mais peut se révéler très utile pour présenter rapidement des interactions entre des personnages, leur implication dans une situation sans s’encombrer de détail grâce à l’ellipse ainsi créée.


LE CADRAGE
OU INCIPIT PROGRESSIF


Le début du récit est l’amorce d’un contrat entre l’auteur et le lecteur, la garantie que le premier divertira, ou du moins intéressera, le second. J’insiste sur intéresser car le lecteur ne peut pas trouver de plaisir dès la première page, il est plutôt question d’annoncer subtilement quelle est la nature de ce qui suit. Le cadrage consiste à présenter des éléments du décor, et d’approfondir la dimension du quand, où, qui, pour explorer plus avant l’un d’eux ; le traitement de tous prenant davantage la forme du prologue. Cette démarche suppose une chose fondamentale pour tout bon conteur : connaître son univers sur le bout des doigts.

Ne pensez pas un éléphant. Naturellement, vous pensez à un éléphant. L’écrivain est un télépathe qui fait irruption dans l’esprit du lecteur en venant y projeter des images grâce à ses mots. La taille, la couleur, l’âge de l’éléphant différeront selon le lecteur, mais l’idée est la même, et il faut qu’elle prenne forme correctement. Pour ce faire, l’auteur doit lui-même avoir une image précise à émettre pour la transmettre. S’il n’a pas réfléchi un instant sur la nature de son monde, il ne lui sera pas possible de créer un imaginaire fort, complexe, crédible, et surtout, il ne pourra pas le partager. Toutefois, les méthodes d’écriture diffèrent entre les personnes, et nombre ne pensent pas à tout et même si les détails sont fructueux pour établir de bonnes fondations, ils peuvent saper l’intuition. La clé repose alors sur la cohérence, le postulat que l’auteur prend pour établir son monde selon des règles qu’il se fixe lui-même et qui doivent être claires pour le lecteur.

Le cadrage serait une forme raccourcie du prologue, où au lieu de présenter tout l’univers, il se contentera de présenter quelques aspects pour adopter par la suite une tactique dite « des petits pas ». Comme les politiciens qui étalent dans le temps les réformes pour soigner leur électorat, l’auteur étalera ainsi dans son récit progressivement les éléments de son monde. De plus, le cadrage annonce le genre, indiquant au lecteur le code utilisé dans le cadre de sa lecture. Différents indices du genre littéraire apparaissent ainsi, comme dans le conte avec le célèbre « Il était une fois », souvent des allusions technologiques pour situer dans une époque ou de climat et d’architecture pour un lieu sans pour autant les citer avec précisions. Le cadrage suppose ainsi un début volontairement non exhaustif comme le in media res en accentuant néanmoins sur le fonctionnement du monde et/ou sur une des trois dimensions de bases pour servir de prétexte afin d’introduire les deux autres.


L’ENTAME
OU INCIPIT CIBLÉ


Quelle que soit l’entrée en matière choisie, la phrase de début est d’une grande importance. Une des plus fameuses est celle du roman de Christopher Priest, Le Monde Inverti : « Aujourd’hui, j’avais atteint l’âge de mille kilomètres. » Sitôt, l’esprit est perplexe devant cette déclaration qui bouscule nos paradigmes, le lecteur s’interroge et va naturellement se laisser porter par le récit pour comprendre cette bien étrange phrase. Cet exemple illustre combien l’introduction, fût-elle par les premiers mots, est capitale. Si un palais incroyable vous attend derrière une porte en bois vermoulu, non seulement vous hésiterez à rentrer, et même une fois que c’est fait, vous avez toujours le souvenir de dégoût ancré dans la tête.

L’incipit nécessite un travail ciselé sur les mots afin de capter immédiatement l’attention du lecteur et engendrer le plus grand intérêt, tout l’art étant par la suite, de l’entretenir comme une étincelle se soigne pour nourrir un feu. Il existe plusieurs écoles concernant les incipit ; autant d’exercices périlleux qui torpillent facilement le début s’ils sont mal faits.

Le dialogue, de préférence limité à quelques répliques, marche très bien à condition d’avoir une narration qui suit à la hauteur, pourquoi pas sans rapport avec le dialogue lui-même de manière à surprendre le lecteur ; très efficace pour un in media res. À l’instar de celui de Priest, il est bon de ne pas faire usage de rationalité et de logique pour créer, encore, une surprise, pour produire cet effet particulier où le lecteur est à la fois déstabilisé et curieux. Cela revient à stimuler l’attention et l’intérêt par l’imprévisibilité du récit, l’adresse directe au lecteur, la confrontation de celui-ci à une énigme ou l’entrée d’emblée dans l’intrigue.

La focalisation emphatique, équivalent littéraire d’un plan macro au cinéma, verra l’auteur se concentrer exagérément sur un élément particulier. Ce procédé se traduit souvent par contraste issu d’une occultation ou indéfinition temporaire du reste de la narration allant de pair avec une description détaillée d’un petit objet qui annonce un décor plus grand ; une action décrite avec d’infimes détails ou encore le point de vue qui s’attarde sur des pensées d’un personnage.

Enfin, ce qui convient bien pour un prologue, l’amphigourisme, qui consiste tout simplement à épater le lecteur par une maîtrise du style en commençant le texte par une phrase à la syntaxe travaillée et un vocabulaire soutenu de sorte que le lecteur soit impressionné par la plume de l’auteur.


LA MESURE
OU LE SEMPITERNEL JUSTE MILIEU


Le lecteur n’aime pas être en pleine confusion, notamment lorsque l’auteur inclue trop de personnages dans l’introduction. Plus de cinq, ça commencera à faire un peu trop pour la moyenne des lecteurs. Au début, le lecteur ignore tout des personnages et des relations qu’ils entretiennent. À ce stade, il pourrait avoir des difficultés à comprendre les conversations échangées entre ces personnages. Par ailleurs, le fait d’introduire trop de personnages parmi les toutes premières pages ne laissera pas le temps à votre lecteur d’établir une relation amicale ou sympathique avec l’un d’eux. Il sera comme un spectateur à un match de polo et qui ne sait rien de ce que c’est que le polo (vous savez le sport collectif avec des chevaux, des cavaliers avec des battes et un ballon.) Si votre lecteur ne comprend pas, il se détachera, mais s’il comprend, il plongera directement au cœur du texte et serrera la main aux personnages, rira, sautera et criera avec eux… bon peut-être pas à ce point, mais vous comprenez certainement ce que je veux dire.

La mesure est mère de simplicité comme de constipation. Applicable à presque tout, le rasoir d’Ockham ; entre deux éléments il faut choisir le plus simple, est une formule salvatrice à tout bon début, même pour un prologue, afin de doser une information, une description, des personnages, en se posant cette question très simple : ce que j’écris est-il nécessaire/indispensable pour comprendre le récit ? Si non, ça saute. En revanche, cette même simplicité ne doit pas être source de frustration, et l’écriture reste avant tout un plaisir pour l’auteur. Aussi, le lecteur pardonnera une trop longue description du moment que le rythme et l’intérêt ne s’en retrouvent pas altérés.


LE DÉBUT DE LA FIN


Le début de l’histoire crée une tension dans le public, il lui procure une sensation de besoin. La fin de l’histoire survient lorsque cette tension est soulagée, lorsque ce besoin est satisfait. Ainsi, en déterminant la structure, il est essentiel de s’assurer que le début crée le besoin que la fin va satisfaire ; ou que la fin satisfait le besoin que l’on a créé.

Dans tous les cas, le début résonne avec la fin, sans pour autant que l’intuition ne dicte pas nécessairement la fin. Ceci implique une réflexion préalable quel que soit l’éventail de la précision avec laquelle l’auteur a préparé son récit de manière à créer un guide immatériel qui facilitera l’écriture du texte, et évidemment sa lecture. Bon nombre d’histoires échouent parce que l’écrivain a commencé une histoire et en finit une autre. Ou qu’il a commencé l’histoire bien après ou bien avant ce qui aurait dû constituer le début idéal. Pourtant, comment savoir où l’histoire doit débuter, ou quelle est la bonne fin ? La majeure partie des auteurs apprend à le faire d’instinct, ou ne le font jamais. Mais il y a une façon de regarder l’histoire, de découvrir les structures possibles, est de savoir piocher dedans.

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