Le livre électronique, si certains y trouveront une certaine utilité comme par exemple les personnes devant consulter beaucoup de documents pour leur travail, recèle un certain nombre de défauts qui contrastent avec l’avantage évident qu’il procure pour les bibliovores.
L’énergie
Certes, l’autonomie est plus importante, que la consommation est très basse. Pourtant, la durée d’utilisation est limitée en heures là où un livre classique peut être consulter n’importe quand et durant une durée illimitée. De plus, pour le recharger, ça pose des problèmes. Imaginons que je parte chez des amis en week-end avec mon livre électronique, aussi fin et souple soit-il, je dois amener le chargeur. Pire si je dois aller à l’étranger où les installations électriques diffèrent, ce qui implique de prendre un adapteur. De plus, à l’heure des économies d’énergie et du gaspillage, je ne pense pas qu’il soit très pertinent de produire un énième appareil qui bouffe encore plus d’électricité. Cependant, il y a d’autres systèmes qui marchent avec des piles comme l’E-ink qui offrent une autonomie extrêmement longue.
La technique
Les ordinateurs changent chaque année, mais surtout, le format des fichiers. Le PDF n’est pas si ancien, et le fameux .doc et à présent .docx, ce qui pose des problèmes aux détenteurs d’anciennes versions offices. Entendons par là que le support de l’information et la nature de l’information changent très souvent en informatique. Le problème, c’est que la technologie devient rapidement obsolète. Qu’est-ce qui me dit que dans 10, 20 ans, je pourrais toujours lire les livres sur ma vieille liseuse achetée aujourd’hui ? Les actuels ordinateurs vendus dans le commerce ne lisent plus les disquettes, et les ordinateurs de demain ne liront peut être plus l’USB… Ca me rappelle les ingénieurs de la NASA, obligés à reconstruire des appareils de lecture de toute pièce parce qu’il ne pouvait plus lire certains bandes. La bible Guttenberg, ou les papyrus égyptien, ils sont vieux, mais toujours là. Et puis, une casse est vite arrivée, un bug imprévisible, ou parfois un simple aimant peut suffire à perturber la machine. Et que dire des virus ? Qu’on se le dise, tout ce qui est électronique est fragile et déjà obsolète à l’instant de sa fabrication. Un livre, on peut l’amener à la plage, le plier dans un sac, corner des pages, le rouler, ça résiste même à l’eau du moment qu’on le fait sécher correctment. Une liseuse électronique peut difficilement faire tout ça. Certains programmes qui ont plus de 10 ou 15 ans ne fonctionnent déjà plus sur les nouvelles plateformes, confère les problèmes de compatibilité de Vista et Seven. Les textes ne sont pas étanches à ce genre de problème, si bien que les éditeurs de contenu et d’outils de lectures devraient veiller à ne pas trop faire varier les formats. Heureusement, le epub tend à s’universaliser.
Les droits
De plus en plus, l’oeuvre intellectuelle est protégée. On cherche à tout prix à protéger les textes, et ainsi, les ayants droits pensent pouvoir réguler la diffusion des textes. En effet, difficile de prêter un coûteux livre électronique. Le problème, c’est que ça va générer l’effet inverse. Les textes seront plus largement, plus illégalement, accessible sous forme dématérialisée. L’écrivain qui jusqu’à maintenant était relativement protégé du piratage va subir le même fléau que l’industrie du disque. Et malheureusement, les éditeurs ont moins de moyens et finances que les majors. Dans une autre mesure, les ayants droits n’aiment pas, voire détestent qu’on se partage les produits culturels. Prêter un livre est une immonde idée, il est préférable d’acheter deux versions distinctes, pour faire de la marge. Avec un livre électronique, la technique est incompréhensible du consommateur moyen et n’a que peu de contrôle sur la machine, ce faisant, les éditeurs pourront faire comme les majors. Des produits à consommation limitée. Si le livre électronique se démocratise, nous aurons un peu comme le Zune ; des textes qu’on ne pourra lire que 2 ou 3 fois avant qu’il ne devienne totalement inutilisable. Ce sera tout une économie qui se rigidifiera et pleins de petits libraires qui risquent de disparaître au profit d’énormes structures ayant peu de considération pour le consommateur.